mercredi 20 mai 2009

Pierre Bédier définitivement condamné pour corruption passive

Pierre Bédier définitivement condamné pour corruption passive, Le Monde, 20 mai 2009

La Cour de cassation a rejeté, mercredi 20 mai, le pourvoi formé par l'ancien secrétaire d'Etat UMP, Pierre Bédier, rendant définitive sa condamnation à six ans d'inégibilité et actant, de fait, la fin de son mandat de président du conseil général des Yvelines.

M. Bédier, maire de Mantes-la-Jolie entre 1995 et 2005 et secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de la justice dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, 25 000 euros d'amende, 3 ans de privation des droits civiques et six ans d'inégibilité par un tribunal correctionnel, puis une cour d'appel.

M. Bédier a été reconnu coupable de "corruption passive" et "recel d'abus de biens sociaux", alors qu'il était maire de Mantes-la-Jolie. Il est accusé d'avoir bénéficié, avec deux autres élus, également condamnés, d'enveloppes en espèces et autres avantages d'un montant de 1,3 million de francs (environ 200 000 euros) entre 1998 et 2001, en échange de l'octroi de marchés publics aux sociétés de nettoyage de Michel Delfau, aujourd'hui mort. Egalement impliqués dans l'affaire, l'ex-maire de Poissy, Jacques Masdeu-Arus, et son ex-adjoint, Gilles Forray, ont vu leurs pourvois rejetés par la plus haute jurisdiction française.

LE POSTE DE DÉPUTÉ RESTE DANS LE GIRON UMP

Avec cette condamnation définitive, Pierre Bédier perd non seulement son mandat de conseiller général, mais aussi le poste de président de l'assemblée départementale des Yvelines. Son successeurs sera élu le 26 mai lors d'une séance extraordinaire. Il avait déjà renoncé à son poste de député en avril, mais pas avant de demander à Matignon la prolongation de six mois d'une mission parlementaire sur le développement solidaire et l'immigration. Une façon de permettre à sa suppléante, Cécile Dumoulin, de lui succéder à l'Assemblée dans passer par la case élection. Lors des élections législatives de 2007, M. Bédier n'avait gardé son siège que grâce à une centaine de voix.

En 2006, le jugement du tribunal correctionnel, se fondant sur plusieurs témoignages concordants, soulignait que Pierre Bédier "a nui au fonctionnement des institutions républicaines en acceptant la mise en place d'un système de corruption". Des accusation que l'ancien élu UMP a toujours niées en expliquant, par exemple, que l'une des témoins à charge contre lui était à ses yeux une prostituée.

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