lundi 29 juin 2009

La gestion de Patrick Balkany à Levallois-Perret épinglée

La gestion de Patrick Balkany à Levallois-Perret épinglée, Le Monde, 29 juin 2009

Hausse périlleuse de la dette, explosion des dépenses festives, "anomalies" dans le contrôle des frais : la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France a dressé un sévère bilan de la gestion de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dont le maire est Patrick Balkany, un proche de Nicolas Sarkozy.

Selon son rapport de 46 pages, daté du 6 avril et que l'AFP a pu consulter, l'endettement, "resté stable jusqu'en 2003, s'est significativement alourdi à partir de 2004". L'encours de la dette est passé de 156 millions d'euros en 2000 à 236 millions en 2006, soit une hausse de 51 %.

Mais cette institution, émanation de la Cour des comptes, note aussi que la ville a émis des billets de trésorerie pour plus de 200 millions d'euros, non intégrés dans le calcul de la dette, ce qui pose "un problème de sincérité du niveau d'endettement".

Au chapitre des dépenses, le rapport souligne le coût des "fêtes et cérémonies", passé de 239 951 euros à 484 052 euros entre 2000 et 2005, voire "même à plus d'un million d'euros, en tenant compte des 525 000 euros de dépenses réalisés par l'association Levallois Communication", subventionnée par cette commune d'environ 60 000 habitants.

La cour pointe également des "anomalies" dans le contrôle des frais. Sur l'utilisation des véhicules municipaux notamment, "un examen rapide et non exhaustif des factures montre de nombreuses utilisations qui ne présentent pas le caractère de déplacements professionnels courants".

"RISQUE DE DÉTOURNEMENT DE LA LOI"

Le rapport se penche enfin sur la société d'économie mixte d'aménagement de la ville, la Semarelp. "La constitution d'un 'groupe' de sociétés" autour de cette structure "a conduit la commune à détenir de fait, sur une période du plus de vingt ans, 80 % de trois sociétés à responsabilité limitée [SARL] et 15 à 80 % d'une quarantaine de sociétés civiles et commerciales", note la cour. En dépit de la récente "sérieuse contraction du groupe", elle y voit "un risque de détournement de la loi", qui exige l'aval du Conseil d'Etat "avant toute prise de participation d'une commune dans une société commerciale".

Le rapport, jugé "accablant" par le parti socialiste local, doit être débattu lundi soir en conseil municipal. Dans sa réponse à la chambre régionale, l'épouse et première adjointe du maire, Isabelle Balkany, s'étonne que l'examen ne porte que sur le dernier mandat (2001-2007), alors que Patrick Balkany y est élu depuis 1983, avec une interruption entre 1995 et 2001. Contestant point par point le rapport, elle estime en outre que la ville possède des "spécificités, injustement ignorées" par ce document, comme "son dynamisme économique, sa qualité de vie et les services publics diversifiés proposés à la population […]".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire