Julien Dray: Questions, Libération, 25 juillet 2007
Les avocats de Julien Dray ont raison de souligner qu’aucun délit n’est reproché à ce jour à leur client. On peut également supputer avec raison que les «fuites» qui ont permis hier la publication, chez deux de nos confrères, d’extraits de l’enquête préliminaire sur les mouvements de fonds suspects dont aurait bénéficié le député socialiste ne sont pas tout à fait innocentes.
Depuis le début, Julien Dray maintient qu’il est visé par une campagne politique et a même pointé Bercy du doigt. Il n’empêche.
Il faut bien reconnaître que les éléments amassés par la brigade financière vont au-delà du rapport Tracfin et laissent de nombreuses questions sans réponses.
Concernant les quelque 350 000 euros litigieux qu’il a perçus entre 2005 et 2008, le député de l’Essonne s’est défendu en évoquant plusieurs prêts d’amis. Mais, à regarder dans le détail, l’explication est un peu courte.
Comment est-il possible qu’autant de chèques émanant de SOS Racisme ou de la Fidl se retrouvent sur les comptes de Julien Dray, en passant à chaque fois par des intermédiaires-associés ? Comment est-il possible que de l’argent rémunérant a priori des missions réalisées pour ces associations profite là encore au socialiste ?
Il ne s’agit pas d’épisodes isolés, mais d’une succession de versements qui posent problème. Sans compter les gestions comptables opaques des deux organisations proches de l’élu et subventionnées par l’Etat.
Pour un homme qui a su devenir, en plus de vingt ans, une figure attachante du Parti socialiste, l’intérêt est aussi que la vérité soit faite au plus tôt sur cette affaire. Pas dans la presse, mais devant la justice.
samedi 25 juillet 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire