04/12/2009 à 09:20 - Le Point.fr
Gaspare Spatuzza, un repenti de Cosa Nostra, assure avoir entendu un des parrains de la mafia mentionner le nom de Berlusconi à propos d'attentats à la bombe qui avaient fait cinq morts en 1993 à Florence.
Le "chauve" campe sur ses positions. Le mafieux Gaspare Spatuzza a répété ses accusations : Silvio Berlusconi était lié à Cosa Nostra, a-t-il déclaré aux juges du procès en appel du sénateur Marcello Dell'Utri. Ce dernier, un proche du chef de gouvernement italien, est poursuivi pour "complicité mafieuse" et a été condamné à neuf ans de prison en première instance.
Gaspare Spatuzza a expliqué aux juges palermitains, transférés à Turin pour des raisons de sécurité, que son patron Giuseppe Graviano, parrain de la mafia sicilienne, s'était félicité en 1994 d'"avoir tout obtenu grâce au sérieux de ces personnes". Selon Spatuzza, "ces personnes" sont Silvio Berlusconi et Marcello Dell'Utri. Graviano se serait vanté que la mafia sicilienne avait, "grâce au sérieux de ces personnes, le pays entre ses mains" et que tout le monde en tirerait "profit, y compris ceux (les mafieux) qui sont en prison". Giuseppe Graviano "était content comme quelqu'un qui vient de gagner au loto ou d'avoir un enfant", a poursuivi le mafieux, arrêté en 1997 et lui-même reconnu coupable de meurtre et condamné à perpétuité.
Ainsi, selon des déclarations à la justice de Spatuzza faites fin 2008 et répétées en détail vendredi, Berlusconi et Dell'Utri auraient été les interlocuteurs privilégiés de Graviano, au moment où la mafia commettait une série d'attentats sanglants, en 1993. Pas moins d'un an plus tard, Silvio Berlusconi, soutenu par Dell'Utri, lançait son parti, Forza Italia, qui le portait au pouvoir, et remportait les législatives.
"Absurde machination" (Berlusconi)
Ce n'est que 11 ans après son arrestation que Gaspare Spatuzza a décidé de s'ouvrir à la justice. Un changement qu'il explique par la vengeance, la mafia ayant refusé de venger la mort de son frère. En parallèle, Gaspare Spatuzza essaie de travailler son image. Depuis fin 2005, il étudie la théologie et il clame vouloir soulager sa conscience pour le mal fait dans le passé. Toutefois, le mafieux sicilien n'a toujours pas obtenu le statut juridique de "repenti", qui offre des conditions de détention plus confortables et une protection pour les proches.
La semaine dernière, Silvio Berlusconi a qualifié les accusations de Spatuzza d'"absurde machination", soulignant que son gouvernement est celui qui a le plus fait contre la mafia. Selon lui, cette attaque est "la plus incroyable et la plus ignoble" qu'il ait subie ces dernières années. Ce n'est pas la première fois que Silvio Berlusconi est mis en cause par des mafieux.
Privé de son immunité par la Cour constitutionnelle italienne en octobre, Silvio Berlusconi doit également se battre sur un second front, celui d'un procès pour corruption. La première audience, prévue vendredi, a finalement été reportée au 15 janvier. Le Cavaliere est appelé à comparaître sous l'accusation d'avoir acheté pour 600.000 dollars le silence de son ex-avocat britannique, David Mills, dans deux procédures, dans les années 1990.
vendredi 4 décembre 2009
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