LibéMarseille, 8 juillet 2010
La députée socialiste Sylvie Andrieux a été mise en examen, jeudi à Marseille, pour complicité de tentative d'escroquerie et complicité de détournement de fonds publics, dans le cadre d'une affaire de détournements présumés de subventions de la région Paca.
Mme Andrieux n'a pas souhaité s'exprimer à l'issue de son audition comme témoin assisté par le juge d'instruction Frank Landou. Elle a quitté très rapidement le palais de justice en montant à l'arrière d'un scooter.
Elle a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de rentrer en contact avec les autres protagonistes de l'affaire.
Mme Andrieux, 48 ans, députée depuis 1997 et ancienne vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, est la première élue mise en cause dans cette affaire qui avait entraîné jusqu'ici 23 mises en examen.
L'enquête porte sur le détournement de plus de 700.000 euros par des associations présumées fictives, subventionnées par la région.
Parmi les mis en examen, figure l'ancien secrétaire général du groupe PS au conseil régional, Rolland Balalas, ex-assistant parlementaire de Mme Andrieux et fonctionnaire territorial qui réceptionnait les demandes de subventions.
M. Balalas aurait avoué que les détournements visaient à acheter les services de responsables associatifs dans les quartiers populaires du Nord de la ville pour la campagne des élections législatives de 2007.
En mai 2009, le président PS du conseil régional Michel Vauzelle avait retiré à Mme Andrieux sa délégation à la politique de la Ville en raison de l'enquête.
La députée avait ensuite abandonné son poste de vice-présidente, expliquant son geste par son souhait de respecter la loi sur le cumul des mandats.
Mariée et mère d'une fille, Mme Andrieux appartient à l'une des dynasties du defferrisme.
Elle est entrée en politique à 15 ans dans le sillage de son père, le sénateur PS Antoine Andrieux (décédé en 1983), et de sa marraine Irma Rapuzzi, également sénatrice, deux proches de l'ancien maire de Marseille Gaston Defferre.
Les démêlés de Mme Andrieux se sont immiscés mardi dans la bataille politique qui se joue autour de l'affaire Woerth-Bettencourt.
"Occupez-vous de Marseille", a lancé le député UMP Claude Goasguen à l'Assemblée nationale.
Jeudi à Marseille où il était en déplacement, le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a estimé que "la droite se trompe complètement" en faisant de l'affaire Andrieux "une contre-attaque à l'exigence de vérité qu'il y a à gauche" dans l'affaire Woerth-Bettencourt.
"La justice doit fonctionner de façon indépendante et il me semble qu'à Marseille, c'est le cas", a-t-il déclaré.
Parallèlement, l'UMP des Bouches-du-Rhône a écrit à Martine Aubry pour réclamer la démission du président PS d'une intercommunalité des Bouches-du-Rhône, Bernard Granié, condamné en janvier dans une affaire de corruption et qui a fait appel du jugement.
"La lutte contre la corruption n'est pas une lutte partisane mais doit rassembler tous les bords politiques", affirme cette lettre dont l'AFP a eu copie, en faisant le parallèle avec l'affaire Woerth-Bettencourt. (AFP)
jeudi 8 juillet 2010
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