Le Figaro, 9 janvier 2011
Un ingénieur informatique du conseil général des Bouches-du-Rhône, créateur d'un site internet destiné à «dénoncer les pratiques illégales» dans la région marseillaise, a tenté samedi de mettre fin à ses jours.
Un ingénieur informatique du conseil général des Bouches-du-Rhône, fondateur d'un site internet baptisé WikiLeaks13 dont l'objectif affiché était de «dénoncer les pratiques illégales» dans la région marseillaise, a tenté samedi de se suicider.
L'homme de 39 ans s'est tailladé les veines vers 19h à son domicile, avant d'être transporté à l'hôpital Nord par les marins-pompiers. Transporté dans la soirée à l'hôpital Nord de Marseille, son état de santé n'inspire pas d'inquiétude.
Agé de 39 ans, le fonctionnaire a pris pour modèle le site WikiLeaks, spécialisé dans la diffusion de documents secrets, pour lancer son propre site le 1er janvier dernier.
Il a depuis été suspendu par le conseil général dans l'attente d'un conseil de discipline dont la date n'a pas été fixée.
La collectivité locale reproche à l'émule de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, d'avoir diffusé des «informations pouvant porter atteinte à l'institution départementale ainsi qu'à des élus et fonctionnaires».
Plusieurs fois sanctionné
L'agent incriminé a notamment mis en ligne des enregistrements sonores d'une séance de la commission administrative paritaire qui s'occupe de décider de l'avancement des cadres de la collectivité. Le conseil général s'estime «victime d'une tentative de chantage».
Lors de ses voeux à la presse vendredi, le président de la collectivité territoriale, Jean-Noël Guérini, a évoqué à propos de Philippe Sion «une menace clairement exprimée dans un mail en date du 20 décembre indiquant que le site serait mis en ligne s'il ne lui était pas confiée la mission de son choix à compter du 1er janvier 2011, avec à la clé un budget de 300.000 euros».
Toujours selon l'institution, l'ingénieur a déjà été sanctionné à la suite de nombreux incidents en 2010, dont une sanction définitive prononcée le 17 décembre. Le conseil général, qui ne précise pas la teneur de cette sanction ni son motif, n'a pas exclu de donner une suite judiciaire à l'affaire.
dimanche 9 janvier 2011
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