mardi 1 février 2011

Karachi : Léotard pense avoir été placé sur écoute en 1995

Le Monde, 1 février 2011

Selon une source proche du dossier, l'ancien ministre François Léotard a fait part au juge Marc Trévidic, qui l'a entendu lundi 31 janvier dans l'enquête sur l'attentat de Karachi, de sa conviction d'avoir été placé sur écoute après l'élection de Jacques Chirac en 1995. L'ancien ministre de la défense d'Edouard Balladur a été entendu comme témoin pendant plusieurs heures par le juge chargé de l'enquête sur l'attentat de mai 2002.

Le magistrat suit la piste d'un attentat qui aurait été organisé en réaction à l'arrêt du versement de commissions, décidé par Jacques Chirac en 1995, sur des contrats conclus par le gouvernement Balladur. Le successeur de François Léotard à la défense, Charles Millon, avait reconnu en novembre devant la justice que des membres du cabinet de M. Léotard avaient été placés sur écoute par la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Mais il avait précisé qu'"à [sa] connaissance" M. Léotard n'en faisait pas partie.

SOUPÇONS DE RÉTROCOMMISSIONS

M. Chirac avait chargé certains services d'étudier à la loupe les contrats conclus par le gouvernement précédent, notamment par M. Léotard. Ces vérifications avaient fait naître des soupçons de "rétrocommissions" vers des décideurs français. Le juge chargé d'un autre volet de l'affaire Karachi, Renaud Van Ruymbeke, avait demandé en novembre au premier ministre, François Fillon, de déclassifier le contenu des écoutes réalisées par la DGSE, mais celui-ci avait refusé, après un avis défavorable de la commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN).

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