Le Monde, 17 novembre 2010
Des révélations de Libération fin avril 2010 soulignent une coïncidence troublante : Takkedine et El-Assir parviennent, le 2 juin 1995, à vendre à une banque espagnole leur contrat de commission. Ils empochent directement 54 millions de francs de l'établissement, qui doit se rembourser une fois la commission versée par la DCN.
Quelques jours plus tôt, le 26 avril 1995, 10 millions de francs ont été versés sur le compte de campagne du RPR. Officiellement, il s'agit du produit de collectes organisées durant les meetings. Mais près de la moitié de ces 10 millions (un cinquième du total des recettes de toute la campagne) est constituée de billets de 500 francs.
En avril 2010, le trésorier de la campagne de 1995, René Galy-Dejean, avoue son ignorance quant à cette somme, expliquant : "Cela ne me dit rien. Une telle somme, tout de même, je ne l'aurais pas oubliée."
Les juges soupçonnent que ces fonds proviennent des fameuses rétrocommissions. Une allégation démentie, le 10 novembre 2010 devant le juge Renaud Van Ruymbeke, par Renaud Donnedieu de Vabres.
L'ancien premier ministre publie une tribune dans Le Figaro pour clamer son innocence. Son principal point de défense : le Conseil constitutionnel a validé ses comptes de campagne en 1995. Roland Dumas, qui le présidait à l'époque, dit n'avoir "pas le souvenir" du "moindre problème sur les comptes de campagne".
Les rapporteurs du Conseil ont pourtant notifié par écrit, dans un rapport que Le Monde a pu consulter, plusieurs anomalies graves, dont le versement de ces 10 millions de francs en espèces. Une somme qui pourrait provenir de "rétrocommissions" : le reversement par les intermédiaires d'une partie de la commission qu'ils ont touchée sur la vente des trois sous-marins.
mercredi 17 novembre 2010
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