dimanche 21 novembre 2010

Karachi: un cadre de l'armement admet des rétrocommissions

L'Express, 22 novembre 2010

Pour cet ancien PDG de la Sofresa interviewé par Libération, leur arrêt n'aurait pas de lien avec l'attentat de 2002.

L'ex-cadre supérieur de l'armement, Michel Mazens, témoin clé dans l'affaire de Karachi, admet l'arrêt des rétrocommissions mais sans "lien" avec l'attentat de 2002 dans une interview publiée par Libération lundi.

L'ancien président de la Société française d'exportation de systèmes avancés (Sofresa) estime qu'il y a eu une "exagération" et une "surinterprétation" de ses propos, selon Libération. "Sa mise au point diminue le bien-fondé d'une plainte visant Jacques Chirac, un peu vite accusé d'avoir, en stoppant les rétrocommissions, entraîné l'attentat sept ans plus tard", écrit aussi le quotidien.

"L'attentat s'est déroulé longtemps après cet épisode. A mon sens, il n'y a pas de lien entre les deux. Je n'ai jamais reçu la moindre information qui m'aurais permis de le penser" a déclaré M. Mazens au cours de l'interview.

Le site internet d'information Mediapart a affirmé vendredi que l'ancien PDG de la Sofresa, Michel Mazens, a expliqué jeudi au juge Van Ruymbeke qu'il avait été chargé en 1995 d'interrompre le versement de commissions sur le contrat Sawari II de vente de frégates à l'Arabie saoudite.

C'est quand M. Mazens a averti Dominique Castellan, ex-président de DCNI (la branche internationale et export de la DCN) que les commissions promises en marge d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan en 1994 ne seraient pas versées, que ce dernier lui aurait fait part des risques encourus par le personnel de DCN.

"Un soir je suis ainsi allé voir M. Castellan dans son bureau pour lui faire part de la directive de M. de Villepin. Il a réagi en disant que pour lui c'était compliqué car c'était faire courir des risques au personnel", a ajouté le responsable sans que le magistrat lui demande de préciser ces "risques". "J'ai senti Dominique Castellan soucieux, mais pas au point de craindre un acte criminel, ça ne se situait pas sur ce plan-là", a dit Michel Mazans à Libération.

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