mercredi 8 juillet 2009

Julien Dray demande à "être entendu" par le procureur de la République

Julien Dray demande à "être entendu" par le procureur de la République, Le Point, 8 juillet 2009

Le député socialiste Julien Dray a demandé mercredi "à être entendu par le procureur" de la République de Paris Jean-Claude Marin, après l'annonce de la communication à ses avocats du rapport d'enquête sur des mouvements de fonds présumés suspects vers ses comptes bancaires.

"Je demande à être entendu par le procureur de la République sur la base du rapport d'enquête. Je suis en capacité de démontrer qu'il n'y a pas d'accusation qui soit fondée", a déclaré le député de l'Essonne, invité de "Questions d'Info" LCP/France Info/AFP.

Le rapport de synthèse que la Brigade financière doit rendre à la mi-juillet dans cette affaire sera communiqué aux avocats des personnes mises en cause, avait indiqué plus tôt mercredi une source judiciaire.

Dans le cadre d'une enquête préliminaire, le parquet n'est théoriquement pas tenu de communiquer d'éléments aux conseils des personnes mises en cause.

"Je ne suis pas forcément d'accord avec cette procédure. C'est pas ça une enquête préliminaire, une enquête préliminaire normalement, c'est une évaluation faite pour savoir s'il y a matière à poursuivre ou non. Là, on a changé la donne, on est en train d'inventer le droit heure par heure", s'est insurgé M. Dray. "J'ai pas envie de faire de la correspondance, je veux une confrontation directe", a-t-il ajouté.

La "justice a été instrumentalisée"

Le député et ses avocats s'étaient régulièrement plaints depuis le début de l'affaire, fin 2008, de ne pas avoir accès au dossier, en l'absence d'ouverture d'une information judiciaire par le parquet.

M. Dray dit être "victime d'une cabale, d'une opération de déstabilisation, d'un montage". Concernant l'origine de ce type de manoeuvre, il a déclaré que "quelque chose s'est produit entre Bercy et autre chose" A la suite d'un rapport de Tracfin (cellule antiblanchiment de Bercy) portant sur des mouvements de fonds présumés suspects sur les comptes de M. Dray, une enquête préliminaire a été ouverte en décembre dernier.

Les enquêteurs soupçonnent notamment deux proches de M. Dray d'avoir perçu des fonds des Parrains de SOS Racisme et de la Fédération indépendante démocratique et lycéenne (Fidl) avant d'en reverser la majeure partie au député socialiste depuis janvier 2006.

Pour M. Dray, "des gens se sont fait des illusions" pensant "à une grosse affaire de financement occulte du PS et d'une campagne électorale", en l'occurrence la campagne présidentielle de Ségolène Royal, dont il avait été le porte-parole.

Il a relevé une "concomitance" de déclarations en janvier du ministre du Budget Eric Woerth sur le financement des activités politiques de Mme Royal et la divulgation dans la presse du rapport Tracfin.

M. Dray a affirmé que M. Woerth était "au courant" du rapport Tracfin avant que celui-ci n'ait été transmis à la justice. "La discussion ne porte plus (à présent) que sur des prêts remboursés et la concomitance de dates (...) on a jeté le discrédit et on a essayé d'accréditer ce discrédit et un certain nombre de responsables politiques ont regardé ailleurs". Pour lui, dans cette affaire qui fait "pschitt", la "justice a été instrumentalisée".

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