Le Monde, 15 février 2010
Le procès de Charles Pasqua, poursuivi pour trois dossiers remontant à l'époque où il était ministre de l'intérieur, de 1993 à 1995, se tiendra du 19 au 30 avril devant la Cour de justice de la République (CJR), a indiqué, lundi 15 février, une source judiciaire.
La date a été définitivement fixée par la Cour dans une ordonnance datant du 28 janvier. M. Pasqua est accusé de "corruption" et de "complicité et recel d'abus de biens sociaux".
Créée en 1993, la CJR juge les crimes et délits commis par les membres du gouvernement "dans l'exercice de leurs fonctions". M. Pasqua comparaîtra devant quinze juges : trois magistrats de la Cour de cassation, six députés et six sénateurs élus par leurs pairs. La Cour sera présidée par Henri-Claude Le Gall, le ministère public sera représenté par Yves Charpenel, selon la source judiciaire.
M. Pasqua, qui fêtera ses 83 ans à la veille de son procès devant la CJR, sera le sixième ancien ministre à comparaître devant la Cour depuis sa création, après Laurent Fabius, Georgina Dufoix, Edmond Hervé, Ségolène Royal et Michel Gillibert.
Le sénateur UMP des Hauts-de-Seine a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés dans les dossiers du casino d'Annemasse (Haute-Savoie), de GEC-Alsthom et de la Sofremi. En dépit de ses dénégations, le 9 avril 2009, la commission d'instruction de la CJR avait renvoyé devant la Cour l'ancien ministre de l'intérieur du gouvernement d'Edouard Balladur (1993-1995), conformément aux réquisitions du parquet général.
lundi 15 février 2010
mercredi 10 février 2010
L'enquête sur les avoirs présumés de Jacques Chirac au Japon se poursuit
Le Monde | 10 février 2010
Des investigations judiciaires ont été demandées par un juge de Tahiti au Japon pour déterminer l'existence d'éventuels avoirs cachés de l'ancien président Jacques Chirac, annonce le procureur de Papeete, José Thorel.
Cette demande a été formulée par le juge d'instruction Jean-François Redonnet dans l'enquête ouverte pour assassinat sur la disparition en 1997 du journaliste Jean-Pascal Couraud.
Ce dernier était un adversaire de Gaston Flosse, l'ex-président et homme fort de la Polynésie française dans les années 1980 et 1990 et proche de l'ancien chef de l'Etat.
"Ce que je peux vous assurer, c'est que nous vérifions toutes les pistes possibles. Une nouvelle commission rogatoire internationale est même en cours au Japon, à propos d'éventuels avoirs cachés de Jacques Chirac", dit José Thorel dans un entretien au site Mediapart publiée mercredi.
Le juge d'instruction examine l'hypothèse soutenue par la famille du disparu selon laquelle il a été assassiné parce qu'il avait découvert des liens financiers entre le supposé compte japonais de Jacques Chirac et Gaston Flosse.
Cette hypothèse semble très fragile, dans la mesure d'abord où le corps du disparu n'a jamais été retrouvé et que son assassinat n'est pas avéré.
Le procureur José Thorel se dit aussi sceptique. "Les faits sont anciens, on n'a jamais retrouvé le corps, et nous n'avons pas de témoin direct. Alors, on poursuit les investigations, mais sans véritable avancée. Je ne me suis donc pas fait une religion définitive", dit-il.
"Il y a eu trop longtemps une gestion calamiteuse de ce dossier en termes de communication. (...) Pour résumer, sur le fond, on peut dire qu'on envisage toujours la thèse du suicide, mais que l'hypothèse criminelle n'est pas écartée", dit-il. Il juge qu'il y a un risque de non-lieu "faute de preuves".
Le soupçon sur l'existence d'un compte japonais secret de Jacques Chirac est né d'une déposition en 2006 du général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement.
Il avait alors dit que le compte Chirac existait à la Tokyo Sowa Bank et était crédité de 300 millions de francs (environ 45 millions d'euros) vers 1996. Il est ensuite revenu sur ces propos dans les médias et devant le juge Redonnet.
Des investigations judiciaires ont été demandées par un juge de Tahiti au Japon pour déterminer l'existence d'éventuels avoirs cachés de l'ancien président Jacques Chirac, annonce le procureur de Papeete, José Thorel.
Cette demande a été formulée par le juge d'instruction Jean-François Redonnet dans l'enquête ouverte pour assassinat sur la disparition en 1997 du journaliste Jean-Pascal Couraud.
Ce dernier était un adversaire de Gaston Flosse, l'ex-président et homme fort de la Polynésie française dans les années 1980 et 1990 et proche de l'ancien chef de l'Etat.
"Ce que je peux vous assurer, c'est que nous vérifions toutes les pistes possibles. Une nouvelle commission rogatoire internationale est même en cours au Japon, à propos d'éventuels avoirs cachés de Jacques Chirac", dit José Thorel dans un entretien au site Mediapart publiée mercredi.
Le juge d'instruction examine l'hypothèse soutenue par la famille du disparu selon laquelle il a été assassiné parce qu'il avait découvert des liens financiers entre le supposé compte japonais de Jacques Chirac et Gaston Flosse.
Cette hypothèse semble très fragile, dans la mesure d'abord où le corps du disparu n'a jamais été retrouvé et que son assassinat n'est pas avéré.
Le procureur José Thorel se dit aussi sceptique. "Les faits sont anciens, on n'a jamais retrouvé le corps, et nous n'avons pas de témoin direct. Alors, on poursuit les investigations, mais sans véritable avancée. Je ne me suis donc pas fait une religion définitive", dit-il.
"Il y a eu trop longtemps une gestion calamiteuse de ce dossier en termes de communication. (...) Pour résumer, sur le fond, on peut dire qu'on envisage toujours la thèse du suicide, mais que l'hypothèse criminelle n'est pas écartée", dit-il. Il juge qu'il y a un risque de non-lieu "faute de preuves".
Le soupçon sur l'existence d'un compte japonais secret de Jacques Chirac est né d'une déposition en 2006 du général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement.
Il avait alors dit que le compte Chirac existait à la Tokyo Sowa Bank et était crédité de 300 millions de francs (environ 45 millions d'euros) vers 1996. Il est ensuite revenu sur ces propos dans les médias et devant le juge Redonnet.
Nouveaux soupçons autour de liens entre l'ancien parti de Berlusconi et la mafia
LEMONDE.FR | 09.02.10
Appelé à témoigner au procès d'un général carabinier accusé de complicité avec la mafia, Massimo Ciancimino, fils de l'ancien maire mafieux de Palerme, a affirmé à la barre, lundi 8 février 2010, que Forza Italia, le premier parti de Silvio Berlusconi, "était le fruit des tractations entre l'Etat et la mafia".
Ce n'est pas la première fois que l'on soupçonne un lien entre Silvio Berlusconi et la mafia : au début décembre 2009, un autre repenti, Gaspare Spatuzza, a affirmé que l'actuel président du conseil et son ancien bras droit Marcello Dell'Utri avaient été les interlocuteurs politiques de Cosa Nostra lors de la campagne d'attentats à la bombe de 1993 (deux à Rome, un à Florence, un autre à Milan).
Antonino Giuffre, ex-numéro deux de Cosa Nostra, avait, lui, évoqué, au début de 2003, lors du premier procès de Marcello Dell'Utri, l'existence d'un "pacte" avec Forza Italia : en l'échange d'un engagement de la mafia à faire élire ses candidats – le parti devait permettre la révision des grands procès anti-mafia – abolir la loi portant sur la saisie des biens mafieux et assouplir le régime pénitentiaire des membres de Cosa Nostra sous les verrous.
Crée à la fin de 1993, Forza Italia remporta les législatives dès 1994, et Silvio Berlusconi prit la tête du gouvernement. Mais une première enquête du parquet de Florence sur d'éventuels contacts entre le parti du Cavaliere et la mafia avant ces élections n'a pas débouché et fut classée sans suite en 1998.
RESPECTER LE PACTE CONCLU
Massimo Ciancimino est le fils de Vito Ciancimino, maire de Palerme dans les années 1970, qui faisait le lien entre le pouvoir et les clans siciliens. Secrétaire de son père, il fut le témoin des compromissions entre l'Etat italien et Cosa Nostra.
"En 1994, a raconté Massimo Ciancimino lundi, Bernardo Provenzano [le parrain qui succédait à Toto Riiana, arrêté en 1993, ndlr] me fit parvenir une lettre destinée à Dell'Utri et Berlusconi pour que je la transmette à mon père, qui était en prison. Mon père m'a confié que le document appelait Berlusconi et Dell'Utri à respecter le pacte conclu. Et il a précisé que Forza Italia était né d'un accord passé entre l'Etat et la mafia en 1992."
Ciancimino a également présenté à la Cour un message codé écrit par Provenzano à l'attention de Berlusconi, dans lequel le mafieux aurait menacé le Cavaliere d'éventuelles représailles contre son fils Piersilvio en cas de trahison.
Lundi, l'avocat de Silvio Berlusconi, Niccolo Ghedini, a vivement réagi aux déclarations de Ciancimino, les jugeant "invraisemblables et privées de tout fondement".
"Il semble qu'on veuille délégitimer le gouvernement Berlusconi, qui mène la bataille la plus forte et dure contre la mafia depuis la fin de la seconde guerre mondiale", a-t-il ajouté.
Fabrizzio Cicchitto, président des députés du Peuple de la liberté, le nouveau parti de Silvio Berlusconi, évoque, lui, "De Spatuzza à Ciancimino junior", "une utilisation flagrante évidente de la justice à des fins électorales (...) afin que partout dans les journaux on lise 'Forza Italia - Mafia".
Appelé à témoigner au procès d'un général carabinier accusé de complicité avec la mafia, Massimo Ciancimino, fils de l'ancien maire mafieux de Palerme, a affirmé à la barre, lundi 8 février 2010, que Forza Italia, le premier parti de Silvio Berlusconi, "était le fruit des tractations entre l'Etat et la mafia".
Ce n'est pas la première fois que l'on soupçonne un lien entre Silvio Berlusconi et la mafia : au début décembre 2009, un autre repenti, Gaspare Spatuzza, a affirmé que l'actuel président du conseil et son ancien bras droit Marcello Dell'Utri avaient été les interlocuteurs politiques de Cosa Nostra lors de la campagne d'attentats à la bombe de 1993 (deux à Rome, un à Florence, un autre à Milan).
Antonino Giuffre, ex-numéro deux de Cosa Nostra, avait, lui, évoqué, au début de 2003, lors du premier procès de Marcello Dell'Utri, l'existence d'un "pacte" avec Forza Italia : en l'échange d'un engagement de la mafia à faire élire ses candidats – le parti devait permettre la révision des grands procès anti-mafia – abolir la loi portant sur la saisie des biens mafieux et assouplir le régime pénitentiaire des membres de Cosa Nostra sous les verrous.
Crée à la fin de 1993, Forza Italia remporta les législatives dès 1994, et Silvio Berlusconi prit la tête du gouvernement. Mais une première enquête du parquet de Florence sur d'éventuels contacts entre le parti du Cavaliere et la mafia avant ces élections n'a pas débouché et fut classée sans suite en 1998.
RESPECTER LE PACTE CONCLU
Massimo Ciancimino est le fils de Vito Ciancimino, maire de Palerme dans les années 1970, qui faisait le lien entre le pouvoir et les clans siciliens. Secrétaire de son père, il fut le témoin des compromissions entre l'Etat italien et Cosa Nostra.
"En 1994, a raconté Massimo Ciancimino lundi, Bernardo Provenzano [le parrain qui succédait à Toto Riiana, arrêté en 1993, ndlr] me fit parvenir une lettre destinée à Dell'Utri et Berlusconi pour que je la transmette à mon père, qui était en prison. Mon père m'a confié que le document appelait Berlusconi et Dell'Utri à respecter le pacte conclu. Et il a précisé que Forza Italia était né d'un accord passé entre l'Etat et la mafia en 1992."
Ciancimino a également présenté à la Cour un message codé écrit par Provenzano à l'attention de Berlusconi, dans lequel le mafieux aurait menacé le Cavaliere d'éventuelles représailles contre son fils Piersilvio en cas de trahison.
Lundi, l'avocat de Silvio Berlusconi, Niccolo Ghedini, a vivement réagi aux déclarations de Ciancimino, les jugeant "invraisemblables et privées de tout fondement".
"Il semble qu'on veuille délégitimer le gouvernement Berlusconi, qui mène la bataille la plus forte et dure contre la mafia depuis la fin de la seconde guerre mondiale", a-t-il ajouté.
Fabrizzio Cicchitto, président des députés du Peuple de la liberté, le nouveau parti de Silvio Berlusconi, évoque, lui, "De Spatuzza à Ciancimino junior", "une utilisation flagrante évidente de la justice à des fins électorales (...) afin que partout dans les journaux on lise 'Forza Italia - Mafia".
mardi 9 février 2010
L'ombre de la mafia plane sur Forza Italia
08/02/2010 Le Point.fr
Massimo Ciancimino, fils du dernier maire de Palerme Vito Ciancimino, qui a été condamné en 1992 pour son rôle dans la mafia, a fait des révélations fracassantes sur de supposées relations entre Berlusconi et la mafia.
Coup de théâtre, lundi, au palais de justice de Palerme. Invité à déposer dans le procès du commandant Mori, un carabinier accusé d'avoir empêché, en 1995, la capture du parrain Bernardo Provenzano, Massimo Ciancimino, fils de l'ancien maire de Palerme, a déclaré : "Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, est né à la suite d'un accord entre l'État et Cosa Nostra."
Ce n'est pas la première fois que l'ombre de la mafia effleure Silvio Berlusconi.
Dans les années 1970, malgré une condamnation pour homicide, le mafieux Salvatore Mangano était le responsable des écuries du Cavaliere. Les parquets de Caltanissetta et de Florence ouvrirent plusieurs enquêtes, archivées depuis, accusant Berlusconi de complicité dans différents attentats commis par la mafia.
En décembre 2009, le repenti Gaspare Spatuzza a déclaré que le président du Conseil avait consigné le pays à Cosa Nostra. Et Marcello Dell'Utri, plus proche collaborateur de Berlusconi, a été condamné à 9 ans de prison pour association externe à Cosa Nostra...
Témoin privilégié
Cette fois, l'accusation est d'autant plus grave que Massimo Ciancimino n'est pas un repenti quelconque. Son père, Vito Ciancimino, fut maire de Palerme durant les années 1970. Homme d'honneur, il faisait le lien entre les palais du pouvoir et les clans siciliens.
Massimo, qui était alors le secrétaire de son père, fut le témoin privilégié des compromissions entre l'État italien et Cosa Nostra. Ses dépositions dans un autre procès ont été avalisées par la condamnation à 10 ans de prison d'un député régional sicilien. Pour la justice, le fils de l'ancien maire de Palerme est donc un témoin crédible.
Le témoignage de Massimo Ciancimino commence au printemps 1992. Commandée par le sanguinaire Toto Riina, affaiblie par les maxiprocès antimafia, Cosa Nostra s'engage dans une stratégie terroriste en assassinant les juges Falcone et Borsellino et en plaçant des bombes à Rome, à Milan et à Florence. Objectif : contraindre l'État à alléger le régime carcéral des mafieux. La négociation secrète durera plusieurs années.
"En 1994, Provenzano (qui avait remplacé Toto Riina, arrêté en 1993, ndlr) me fit parvenir une lettre destinée à Berlusconi pour que je la transmette à mon père, a déclaré, lundi, à Palerme, Massimo Ciancimino. Ce dernier me dit alors que le document exigeait que Berlusconi respecte les pactes qui avaient été passés. Et il précisa que Forza Italia était né d'un accord passé entre l'État et la mafia en 1992."
"Manoeuvre politique"
Outre sa déposition, Massimo Ciancimino a présenté à la cour un "pizzino" - billet avec lequel communiquent les parrains de la mafia - que Provenzano aurait écrit à Berlusconi.
Dans le document, le chef de la mafia fait allusion au "triste événement" qui pourrait frapper Piersilvio Berlusconi, fils du Cavaliere, si ce dernier le trahissait. Une "pure folie" pour la majorité acquise à Berlusconi, qui dénonce une "manoeuvre politique avant les élections".
Massimo Ciancimino, fils du dernier maire de Palerme Vito Ciancimino, qui a été condamné en 1992 pour son rôle dans la mafia, a fait des révélations fracassantes sur de supposées relations entre Berlusconi et la mafia.
Coup de théâtre, lundi, au palais de justice de Palerme. Invité à déposer dans le procès du commandant Mori, un carabinier accusé d'avoir empêché, en 1995, la capture du parrain Bernardo Provenzano, Massimo Ciancimino, fils de l'ancien maire de Palerme, a déclaré : "Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, est né à la suite d'un accord entre l'État et Cosa Nostra."
Ce n'est pas la première fois que l'ombre de la mafia effleure Silvio Berlusconi.
Dans les années 1970, malgré une condamnation pour homicide, le mafieux Salvatore Mangano était le responsable des écuries du Cavaliere. Les parquets de Caltanissetta et de Florence ouvrirent plusieurs enquêtes, archivées depuis, accusant Berlusconi de complicité dans différents attentats commis par la mafia.
En décembre 2009, le repenti Gaspare Spatuzza a déclaré que le président du Conseil avait consigné le pays à Cosa Nostra. Et Marcello Dell'Utri, plus proche collaborateur de Berlusconi, a été condamné à 9 ans de prison pour association externe à Cosa Nostra...
Témoin privilégié
Cette fois, l'accusation est d'autant plus grave que Massimo Ciancimino n'est pas un repenti quelconque. Son père, Vito Ciancimino, fut maire de Palerme durant les années 1970. Homme d'honneur, il faisait le lien entre les palais du pouvoir et les clans siciliens.
Massimo, qui était alors le secrétaire de son père, fut le témoin privilégié des compromissions entre l'État italien et Cosa Nostra. Ses dépositions dans un autre procès ont été avalisées par la condamnation à 10 ans de prison d'un député régional sicilien. Pour la justice, le fils de l'ancien maire de Palerme est donc un témoin crédible.
Le témoignage de Massimo Ciancimino commence au printemps 1992. Commandée par le sanguinaire Toto Riina, affaiblie par les maxiprocès antimafia, Cosa Nostra s'engage dans une stratégie terroriste en assassinant les juges Falcone et Borsellino et en plaçant des bombes à Rome, à Milan et à Florence. Objectif : contraindre l'État à alléger le régime carcéral des mafieux. La négociation secrète durera plusieurs années.
"En 1994, Provenzano (qui avait remplacé Toto Riina, arrêté en 1993, ndlr) me fit parvenir une lettre destinée à Berlusconi pour que je la transmette à mon père, a déclaré, lundi, à Palerme, Massimo Ciancimino. Ce dernier me dit alors que le document exigeait que Berlusconi respecte les pactes qui avaient été passés. Et il précisa que Forza Italia était né d'un accord passé entre l'État et la mafia en 1992."
"Manoeuvre politique"
Outre sa déposition, Massimo Ciancimino a présenté à la cour un "pizzino" - billet avec lequel communiquent les parrains de la mafia - que Provenzano aurait écrit à Berlusconi.
Dans le document, le chef de la mafia fait allusion au "triste événement" qui pourrait frapper Piersilvio Berlusconi, fils du Cavaliere, si ce dernier le trahissait. Une "pure folie" pour la majorité acquise à Berlusconi, qui dénonce une "manoeuvre politique avant les élections".
jeudi 4 février 2010
Attentat de Karachi: le club de Balladur visé par une enquête pour corruption
LEXPRESS.fr, 04/02/2010
Le parquet de Paris va ouvrir une enquête préliminaire, après une plainte pour corruption visant le club d'Edouard Balladur dans l'affaire de l'attentat de Karachi. Quatorse personnes, dont 12 Français, y avaient trouvé la mort.
L'affaire de l'attentat de Karachi en avril 2002 prend décidément une tournure politique. Le parquet de Paris vient en effet d'ouvrir une enquête préliminaire, à la suite d'une plainte pour corruption et entrave à la justice déposée en décembre 2009 par six familles de victimes.
Cette enquête a été confiée aux policiers de la Division nationale des investigations financières (Dnif), basée à Nanterre.
Cette plainte vise notamment le chef de "corruption" contre l'Association pour la réforme, le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur. Elle vise également les dirigeants de l'entreprise publique DCN (aujourd'hui DCNS), de sa branche export DCNI "et tous autres" pour "entrave à la justice".
L'enquête antiterroriste sur l'attentat de Karachi s'est orientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions sur ce contrat soupçonné d'avoir donné lieu à des rétro-commissions pour financer l'activité politique d'Edouard Balladur, et notamment sa campagne présidentielle en 1995.
C'est une première victoire pour les familles, estime l'avocat des familles, Me Olivier Morice. J'observe que les faits que nous dénoncions sont suffisamment sérieux pour justifier l'ouverture d'une enquête préliminaire."
Le parquet de Paris va ouvrir une enquête préliminaire, après une plainte pour corruption visant le club d'Edouard Balladur dans l'affaire de l'attentat de Karachi. Quatorse personnes, dont 12 Français, y avaient trouvé la mort.
L'affaire de l'attentat de Karachi en avril 2002 prend décidément une tournure politique. Le parquet de Paris vient en effet d'ouvrir une enquête préliminaire, à la suite d'une plainte pour corruption et entrave à la justice déposée en décembre 2009 par six familles de victimes.
Cette enquête a été confiée aux policiers de la Division nationale des investigations financières (Dnif), basée à Nanterre.
Cette plainte vise notamment le chef de "corruption" contre l'Association pour la réforme, le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur. Elle vise également les dirigeants de l'entreprise publique DCN (aujourd'hui DCNS), de sa branche export DCNI "et tous autres" pour "entrave à la justice".
L'enquête antiterroriste sur l'attentat de Karachi s'est orientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions sur ce contrat soupçonné d'avoir donné lieu à des rétro-commissions pour financer l'activité politique d'Edouard Balladur, et notamment sa campagne présidentielle en 1995.
C'est une première victoire pour les familles, estime l'avocat des familles, Me Olivier Morice. J'observe que les faits que nous dénoncions sont suffisamment sérieux pour justifier l'ouverture d'une enquête préliminaire."
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