mercredi 9 février 2011

Affaire Karachi : le juge Trévidic veut entendre Jacques Chirac

Le Monde, 9 février 2011

Le juge Marc Trévidic a écrit à l'avocat de Jacques Chirac, Me Jean Veil, pour déterminer les conditions dans lesquelles l'ancien président pourrait être entendu dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Karachi, indique une source proche de l'enquête. L'avocat de familles de victimes, Me Olivier Morice, a récemment demandé l'audition de l'ancien président après que l'ex-ministre de la défense, François Léotard, eut déclaré que l'arrêt des commissions sur le contrat de vente de sous-marins au Pakistan pouvait être une cause de l'attentat.

Le juge antiterroriste a adressé un courrier à l'avocat de l'ex-président pour envisager les conditions dans lesquelles Jacques Chirac pourrait être entendu comme témoin, a indiqué cette source, confirmant une information du Parisien. "Tout se fera dans le plus profond respect de la fonction présidentielle", a dit de son côté le juge Trévidic mercredi sur Europe 1, se refusant à confirmer qu'il avait demandé à entendre Jacques Chirac. L'avocat de M. Chirac, Me Jean Veil, n'avait pu être joint mercredi matin.

En juin 2007, Jacques Chirac avait refusé de témoigner devant les juges instruisant l'affaire Clearstream, estimant qu'il ne pouvait "être contraint à fournir un témoignage sur des faits accomplis ou connus durant son mandat". Fin 2010, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée au moment de la décision de M. Chirac d'interrompre les commissions, avait exclu devant le juge Trévidic tout lien avec l'attentat et assuré que l'arrêt des commissions avait été décidé en raison de soupçons de rétrocommissions sur certains contrats d'armement.

M. Léotard, ministre du gouvernement d'Edouard Balladur lors de la vente au Pakistan en 1994 de sous-marins Agosta, a dit au juge Trévidic que l'attentat ayant coûté la vie de 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN) pourrait être dû à l'arrêt des commissions sur ce contrat et au non-respect de la promesse de ne pas vendre de sous-marins à l'Inde.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire