mardi 20 avril 2010

Affaire du casiono d'Annemasse: Guéant a agi sur "instruction" de Pasqua

lepoint.fr, 20 avril 2010

Le secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant, ancien directeur adjoint du cabinet de Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur, a indiqué mardi à la CJR qu'il avait agi dans l'affaire du casino d'Annemasse sur "instruction" du ministre en soulignant que c'était une procédure tout à fait normale. "Le ministre a fait connaître dans ce dossier ses instructions comme il l'a fait pour d'autres", a déclaré Claude Guéant venu témoigner devant la cour de justice de la République (CJR).

Charles Pasqua, 83 ans, y comparaît depuis lundi pour des malversations présumées dans trois dossiers financiers lorsqu'il était ministre de l'Intérieur d'Édouard Balladur entre 1993 et 1995. L'une de ces affaires concerne l'agrément donné par le ministre, en 1994, à l'exploitation du casino d'Annemasse (Haute-Savoie). La justice soupçonne que cette autorisation a été accordée en échange de la promesse d'un futur financement électoral.

En octobre 1993, après plusieurs avis défavorables de la Commission supérieure des jeux sur le dossier Annemasse, Claude Guéant s'était fendu d'une note à un de ses collaborateurs du ministère le priant de "bien vouloir accélérer la constitution et l'examen du projet de création" du casino. Il avait ajouté à la main la mention "Merci de me tenir au courant". "Je ne pense pas que ça avait une signification particulière", s'est contenté de répondre Claude Guéant à la cour.

Philippe de Villiers à la barre


Quant à l'étonnant renversement de situation qui voit le ministère de l'Intérieur donner son autorisation d'exploitation au casino d'Annemasse contre l'avis de la commission des jeux, rien que de très normal là encore, assure Claude Guéant. "J'ai souvent observé dans ma carrière qu'il y avait matière à révision des avis", a-t-il commenté. Un quart d'heure et puis s'en va : Claude Guéant en a rapidement terminé de sa convocation devant la CJR, sans insistance particulière de l'avocat général à l'interroger, bien que le secrétaire général de l'Élysée ait été cité par l'accusation.

Dans l'après-midi, la CJR abordera plus particulièrement la question du lien présumé entre la vente ultérieure du casino et le financement de la campagne électorale de Charles Pasqua aux européennes de 1999. Philippe de Villiers, alors compagnon de route du sénateur UMP des Hauts-de-Seine, sera entendu par les juges.

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