mardi 20 avril 2010

Retrouvailles sans animosité pour Pasqua et de Villiers devant la CJR

lepoint.fr, 20 avril 2010

L'heure n'était pas au règlement de comptes, mardi soir, pour le député européen et président du conseil général de Vendée. Philippe de Villiers a modéré ses piques sur l'opacité présumée des financements de la campagne électorale menée en 1999 aux côtés de Charles Pasqua pour lui préférer, devant la CJR (Cour de justice de la République), l'évocation, presque émue, de leur combat commun en faveur du souverainisme.

Convoqué comme témoin devant la Cour de justice de la République qui juge Charles Pasqua depuis lundi dans trois dossiers de malversation financière, Philippe de Villiers s'est montré, face aux 15 juges, beaucoup moins véhément sur son ancien compagnon de route que devant les magistrats instructeurs. Certes, a-t-il rappelé, "je n'ai jamais eu accès aux informations concernant le financement du RPF et c'est pour cela que je l'ai quitté". Le Rassemblement pour le France (RPF) était le parti souverainiste créé par Pasqua et de Villiers après le succès de leur liste commune aux élections européennes de 1999. Ils avaient devancé la liste du RPR conduite par Nicolas Sarkozy.

Poignée de main

Certes, a encore expliqué Philippe de Villiers, il nourrissait, avec ses collaborateurs "le sentiment d'être tenu à l'écart de toutes les questions financières" du parti contrôlées par Charles Pasqua et son entourage. Mais l'élu s'est empressé de préciser qu'il s'agissait là "d'une sensation, d'un sentiment" et qu'il n'avait pas de preuves. Il a surtout profité de son témoignage pour rendre hommage au mode de vie frugal de son complice d'alors, qui "préférait les bistrots aux grands palaces", ainsi qu'à ses convictions souverainistes et patriotiques.

Retour de compliment de l'ancien ministre qui s'est emparé du micro pour célébrer, avec une pointe de nostalgie, leur "engagement commun au service de la France". Une poignée de main entre les deux hommes a conclu ces retrouvailles.

La CJR examinait, mardi, les conditions de l'agrément délivré en 1994 par Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, à l'exploitation du casino d'Annemasse, en Haute-Savoie. La justice le soupçonne de l'avoir octroyée à des proches en échange d'une contribution de plusieurs millions d'euros à la campagne du RPF.

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