Le Point, 22 avril 2010
La Cour de justice de la République (CJR) aborde jeudi le troisième dossier de malversations présumées pour lequel comparaît Charles Pasqua soupçonné d'être impliqué dans le versement de commissions occultes au préjudice de la Sofremi, société dépendant de la Place Beauvau. Aux yeux de la justice, d'importants détournements de fonds sont intervenus, alors que Charles Pasqua était ministre de l'Intérieur (1993-1995), au sein de cette société chargée de promouvoir les exportations de matériels français de police, de défense et de sécurité civile.
Des commissions injustifiées s'élevant à quelque 36 millions de francs (5,4 millions d'euros) ont été versées dans quatre marchés, au Koweït, en Colombie, en Argentine et au Brésil. L'argent transitait principalement par l'homme d'affaires Pierre Falcone ou encore Étienne Leandri, réputé proche de Charles Pasqua et décédé en 1995, via des sociétés-écrans dans des paradis fiscaux.
Une part importante de cet argent a bénéficié à l'entourage de Charles Pasqua, notamment à Pierre-Philippe, son fils unique. Ce dernier ainsi que Falcone ont été condamnés à deux ans de prison, dont un ferme, condamnation devenue définitive le 8 avril, dix jours avant le début du procès de Charles Pasqua devant la CJR, du fait du rejet de leur pourvoi en cassation.
Les 15 juges auront trois jours pour se faire leur idée sur ce dossier. Ils entendront notamment jeudi les anciens dirigeants de la Sofremi. Pierre Falcone, actuellement détenu, et Pierre-Philippe Pasqua sont convoqués la semaine prochaine. Pour la commission d'instruction de la CJR, "l'ignorance dans laquelle Charles Pasqua affirme avoir été laissé de (ces) opérations financières semble peu vraisemblable".
mercredi 21 avril 2010
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