Libé-Marseille, 27 avril 2010
Le sénateur-maire de Saint-Jean Cap Ferrat (Alpes-Maritimes) a été mis en examen mardi à Marseille. « L'affaire se dégonfle », assure-t-il. Lire la suite
Le Sénat avait autorisé une levée partielle de son immunité parlementaire le 20 janvier.
Dans cette affaire instruite par le juge Duchaine, de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, René Vestri doit notamment s'expliquer sur les 400 000 euros en liquide retrouvés dans son coffre bancaire à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes).
Il assure qu'il n'était pas au courant.
« Je savais que ma femme avait un coffre, j'ignorais totalement ce qu'il y avait dedans », nous expliquait-il, le 3 décembre.
Les 400 000 euros ont été saisis, la mairie et le domicile du maire ont été perquisitionnés.
Sa femme et ses deux filles ont été placées fin novembre en garde-à-vue puis relâchées.
René Vestri, 71 ans, s'offusquait alors: « Ce que l'on veut absolument, c'est que mes filles et ma femme avouent que cet argent est à moi. »
Les enquêteurs se demandent en effet si l'argent entassé sur des comptes offshore détenus par les filles Vestri n'appartient pas en fait à leur père.
En décembre, pour justifier les 400 000 euros en liquide, le sénateur reconnaissait « un peu de dissimulation fiscale, mais pas [le] concernant ». Il ajoute: « Qui n'a pas fraudé le fisc? »
Il assurait: « Au bout de trente ans d'exercice, si le maire avait été malhonnête, ça se saurait. »
Son explication sur l'argent liquide? « J'imagine que, quand on a vendu notre entreprise de travaux publics, on a pris un peu d'argent en liquide. On a aussi fait quelques travaux, payés en espèces. Tout le monde acceptait de faire ça. »
Après sa mise en examen mardi, il nous a assuré: « On m'a désigné comme l'homme à abattre. La PJ a fait ce qu'elle a pu pour essayer de me faire entrer dans le système. Mais ce sont des affaires fausses montées en épingle. »
Il affirme que « rien dans le dossier » ne prouve les accusations. « Avec ma femme, nous avons donné de l'argent à nos filles. Comme je suis atteint d'un cancer, nous avons distribué nos biens. C'est tout. »
Selon son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, la mise en examen ne s'accompagne d'aucun contrôle judiciaire.
« On a levé son immunité judiciaire pour rien, assure l'avocat. La montagne a déjà accouché d'une souris. Bouger la JIRS et le juge Duchaine pour deux femmes [Les filles Vestri] qui ont essayé de mettre de l'argent de côté, c'est un peu ridicule.C'est surtout une machination politique. La justice a été instrumentalisée. »
Un autre volet de l'affaire concerne le maire divers droite de Beausoleil (Alpes-Maritimes) Gérard Spinelli. Accusé d'avoir reçu de l'argent pour ne pas s'opposer à la construction de la tour Odéon à Monaco, en bordure de sa commune, il conteste.
Lino Alberti, un entrepreneur qui affirme avoir versé cet argent à Gérard Spinelli, a aussi aidé les filles de René Vestri à placer des fonds sur des comptes offshore.
Le sénateur-maire assure être étranger à ces faits: "Entre M.Alberti et moi-même, il n'y a jamais eu l'échange d'un billet de banque", nous affirme René Vestri.
Selon son avocat, la mise en examen du sénateur UMP pour blanchiment correspond à ces versements faits par ses filles à Lino Alberti.
Mais "c'est le problème des filles", affirme Me Versini, selon qui elles "ont la quarantaine" et sont donc bien assez grandes pour savoir ce qu'elles font.
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